L'histoire du web et l'émergence récente du web 3.0

Un peu d'histoire

14 février 2023
Pour savoir pourquoi on appelle le web 3.0, il faut déjà comprendre ce qu’est le web 1.0 et 2.0.

Mais au fait, c’est quoi le web 3.0 ? Notre formateur Vincent Battaglia vous explique

Pour savoir pourquoi on appelle le web 3.0, il faut déjà comprendre ce qu’est le web 1.0 et 2.0. Le web 1.0, c’est un peu la toute première version du web, celle qui est apparue juste après son invention. Le web était déjà decentralisé, mais cela n’avait pas la même signification que celle que l’on a aujourd’hui, j’y reviendrai.

Au début des années 90, le web consistait à créer des pages HTML sur notre ordinateur personnel et à les mettre en ligne et les rendant accessibles à une multitude d’autres ordinateurs connectés sur le réseau. A l’époque, la décentralisation signifiait qu’un site web était hébergé sur notre machine, au contraire du web d’aujourd’hui où quelques grosses entreprises hébergent la plupart des pages web qui existent (j’y reviendrai également). Si on éteignait notre ordinateur, la page web qu’on y avait placée n’était simplement plus accessible.

Pour utiliser ce web 1.0, il fallait avoir quelques connaissances techniques : savoir créer des pages en HTML, savoir utiliser un navigateur (qui, il faut souligner, étaient loin d’être aussi user friendly que ceux que l’on connaît aujourd’hui) et avoir une connaissance de certains protocoles comme le HTTP. Les sites étaient complètement statiques, sans réelle intelligence et l’on pouvait uniquement lire du texte, afficher des images, et cliquer sur des hyperliens. C’est vraiment ce concept d’hyperliens qui était révolutionnaire à l’époque et qui a permis la popularisation du web.

S’en est suivi l’apparition des technologies serveurs (par exemple PHP ou ASP), qui permettaient entre autres d’interagir avec des bases de données, et qui ont donné lieu à la grosse révolution du web 2.0 avec l’apparition des blogs, des wikis, et des réseaux sociaux. Nous sommes donc passés de sites web statiques qu’on pouvait uniquement consulter en lecture à des sites web dynamiques avec lesquels ont pouvait interagir en remplissant des formulaires, en postant des articles ou des commentaires, etc.

Toutefois, le web qui se voulait décentralisé à la base est devenu petit à petit centralisé. Par facilité, nous avons pris pour habitude d’héberger nos sites et applications sur des serveurs cloud, et en particulier ceux d’Amazon, Microsoft ou Google, leaders sur le marché. A eux seuls, ils détiennent plus de la moitié des parts de marché. Je vous laisse imaginer les conséquences en cas de panne des serveurs d’Amazon Web Services (AWS). Une grosse partie des applications et sites web seraient tout simplement cassés ou inaccessibles. Et ce n’est même pas de la science-fiction, ça arrive relativement régulièrement !

De la même manière, lorsque l’on utilise les services de Facebook, LinkedIn et Twitter, pour ne citer qu’eux, on se rend compte qu’il n’y a plus vraiment de sites ou applications où nos données nous appartiennent réellement. Si Facebook décide de nous bannir (par erreur ou non), nous pouvons tout perdre du jour au lendemain. Si Twitter meurt demain à cause d’un CEO qui devient complètement fou, nous arriverions au même résultat. A l’heure actuelle, ce sont une dizaine de boites qui contrôlent le web et qui détiennent notre contenu (et qui font de l’argent sur notre dos grâce à lui). Et c’est là que réside toute l’ironie du sort. Le web qui avait été créé dans l’optique d’être décentralisé, se retrouve aujourd’hui centralisé dans les mains de quelques géants.

Bitcoin a été créée au début des années 2010 en réaction à la crise financière qui avait eu lieu quelques années plus tôt. Mais au fil des années, on s’est rendu compte que la blockchain, la technologie qui propulse Bitcoin et permet de le rendre complètement décentralisé, pouvait également être appliquée à d’autres usages que des applications purement financières. Ethereum, qui est apparu en 2015, a inventé le concept de smart contract en complément de proposer sa propre cryptomonnaie. Les smart contracts permettent de déployer des applications complètement décentralisées sur la blockchain. Certains y ont vu une façon de sortir de la domination des géants et de pouvoir reprendre le contrôle sur nos données. C’est ce qu’on appelle le web 3.0.

Pour résumer :

  • web 1.0 : lecture / décentralisé
  • web 2.0 : lecture et écriture / centralisé
  • web 3.0 : lecture, écriture, ownership / décentralisé

Cet article vous a plus ? Son auteur, Vincent Battaglia, animera une formation sur le développement dans la blockchain. Retrouvez les prochaines séances sur notre page formation.

Merci à Vincent Battaglia pour nous avoir partagé son savoir

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